Accueil Informations Le camp de la paix, un site historique chargé d’histoire
Madame Anicette SANGNIER, Saclasienne,
nous conte «Le Camp de la Paix», lieu chargé
d’histoire, situé sur la commune de Saclas, à
la limite de Bierville (Boissy-la-rivière).
Ce parc privé de 20 ha est ouvert au public tout
au long de l’année.
Mais pourquoi ce nom : Camp de la Paix ?
En 1922, Marc Sangnier (1873-1950) découvre
le domaine de Bierville. Séduit par les lieux, il
en fait l’acquisition. Il a l’intention d’en faire un
espace de rassemblement et de formation, au
service de la cause de la Paix.
Et c’est là, sur le plateau boisé, percé d’une
immense clairière, traversé de chemins, dominant
la commune de Saclas, qu’en 1926 s’est
tenu le VIe Congrès démocratique international,
La Paix par la Jeunesse, qui rassembla plus de
6000 participants en provenance de 33 nations
différentes. Les congressistes travaillèrent et réfléchirent ensemble aux
moyens à mettre en oeuvre pour réaliser la paix
Le « miracle de Bierville » fut de faire se rencontrer des personnalités et des
mouvements très différents (laïcs, libres-penseurs, chrétiens engagés, ...)
pour développer ensemble, dans un contexte spirituel, un idéal commun de
paix par la démocratie, malgré leurs différences de convictions.
Le retentissement de ce congrès fut incontestable. Certains participants
ont par la suite marqué l’histoire par leur engagement en faveur de la paix
(l’Abbé Franck Stock, aumônier allemand qui a accompagné jusqu’à la
mort de nombreux résistants, René Cassin, père de la déclaration universelle
des droits de l’Homme, Joseph Folliet, fondateur des « Compagnons
de Saint François »... et combien d’autres !).
Divers monuments, érigés pour l’occasion, ainsi que des plaques, rappellent
cet évènement (l’autel PAX, les tours, le chemin de Croix…). On les
découvre en arpentant les sentiers du camp de la Paix.
Trois mots résument parfaitement l’action de Marc Sangnier : Paix, Jeunesse,
Europe. Il n’est pas besoin de longs développements pour démontrer
que ces trois axes sont au coeur de nos questions actuelles mais
c’est aussi sur ce trépied de valeurs que s’enracine l’espérance. Évoquer
ce moment d’histoire ne doit pas susciter une nostalgie passéiste mais
plutôt un désir d’engagement tourné vers l’avenir. Un lieu pour construire
la Paix
Marqué par la violence de la guerre de 1914-1918, Marc Sangnier s’orienta
vers une nouvelle «cause» : le retour durable de la paix et l’organisation
d’un nouvel ordre international.
La première tâche en fut la réconciliation franco-allemande. Il consacra
toutes ses forces à conjurer les nationalismes et tenter de consolider
les forces de paix en rappelant qu’il n’est pas de paix internationale sans
justice sociale: «la paix dans le monde ne peut être dissociée du travail
interne des états vers un ordre social meilleur».
Ainsi de 1921 à 1932, de grands Congrès démocratiques internationaux
pour la paix furent organisés dans différentes villes d’Europe afin de stimuler
une conscience internationale et une solidarité entre les peuples.
Le 6e congrès, celui de Bierville, en 1926, fut un événement d’exception,
mettant l’accent sur la jeunesse : la Paix par la Jeunesse et le signe d’une
imposante et décisive manifestation de solidarité internationale.
L’aménagement du domaine de Bierville avait été indispensable pour
accueillir plus de six mille congressistes, venant d’horizons internationaux.
Le camp de la Paix est aujourd’hui ce vivant lieu de mémoire.
Marc SANGNIER (1873-1950)
Né à Paris en 1873. Fondateur
de la revue «le Sillon», il oriente
dès le début du siècle les
grands courants démocrates
d’inspiration chrétienne. Il se
consacre au rapprochement
des peuples et à la formation
des jeunes et créé en France
les auberges de la jeunesse
(1929). Résistant, il est arrêté
par la gestapo en 1944.